Emilie Autumn Opheliac

Dark cabaret

Pochette de "Opheliac" d'Emilie Autumn

Note :
4/5
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Dead is the new alive
Life’s only living rival
A casket built for two
Give in, give in, give in, give in
You play the game
You never win
« Dead is the new alive »

Le second album d’Emilie Autumn, Opheliac, nous révèle dans tout son éclat l’univers gothico-victorien de cette violoniste anti-conformiste. Violon classique et électrique, clavecin… tels sont les principaux instruments, mêlés à des beats électroniques. Le tout possède un charme à la fois désuet et moderne! Et la voix d’Emilie achève de donner une véritable vie à ses chansons. Auditeurs, soyez avertis : Emilie Autumn ne se contente pas de chanter, elle prête sa voix au personnage qui s’exprime à travers la chanson. Sa voix  peut donc se faire douce et mélodieuse sur certains titres… et se muer brutalement en hurlement de rage au détour d’un morceau.

D’Opheliac, chanson qui donne son titre à l’album où une jeune femme est atteinte du trouble psychologique éponyme, à I want my innocence back où une autre exige que son ex-petit ami lui rende son innocence et ses illusions perdues, en passant par le rageur Liar (cette fois ce sont les boyfriends aux fausses promesses d’amour qui sont visés!), en passant par le vengeur Gothic Lolita où le fantôme d’une fillette violée souhaite à son agresseur d’être assassiné par une armée de petites filles, c’est toute une galerie de personnages (féminins pour la plupart) qui exprime leur part de folie et d’émotion extrême.

Emilie Autumn sait aussi faire preuve  d’humour en jouant avec les codes du mouvement gothique dans le titre The Art of suicide, à prendre au second degré! Le surprenant Shalott, sur le thème de la dame de Shalott, touche profondément par sa nervosité, tristesse et espoir mêlés.

Opheliac est un double CD : après le premier disque qui vous malmène et vous emmène dans de véritables montagnes russes émotionnelles, le second disque se fait apaisant avec ses huit titres dont trois sont des poèmes de et récités par l’artiste. De Dominant, avec ses envolées de violon fortement teintées de musique classique, à l’amusant Thank God I’m pretty, ce second disque se veut plus doux, plus harmonieux. Mais le tempérament d’Emilie affleure sous la trompeuse douceur…

Opheliac, c’est un univers de folie et d’émotions multiples mais extrêmes. Un double disque qui mérite d’être apprivoisé et qui invite à laisser s’exprimer notre propre part de folie douce!