Stéphane Soutoul – Chimères d’albâtre

Nouvelles vampiriques

Couverture de « Chimères d'albâtre » de Stéphane Soutoul

Note :
3/5
Cet article a déjà 13 ans : il contient peut-être des informations devenues obsolètes.

L’argument

Un adolescent féru de vampirisme, une bande de vacanciers en goguette qui profanent une tombe, une femme battue sauvée par un mystérieux protecteur, un vampire qui tente d’approcher de nouvelles victimes via les nouvelles technologies, une autre vampire qui rêve de revoir le soleil… quatorze nouvelles, quatorze portraits de vampire à la sanguine.

ça commence comme ça

Dans les bras de la mort

France, juin 1944.

Une forêt somnolait dans la tiédeur nocturne, quelque part nichée au coeur de la région Languedocienne. La nature était calme, paisible, avec pour seule mélodie le bruissement des branches d’arbres taquinées par la brise du soir. Rien ne paraissait capable de troubler la sérénité des lieux, pas même la faune discrète se faufilant parmi les hautes herbes. Tout à coup, un concert d’aboiements rompit la fragile quiétude du havre pourtant à l’écart de toute agitation humaine.

Avis personnel

J’avais été charmée par Le Mal en la demeure de Stéphane Soutoul. Je pensais donc retrouver la même ambiance dans Chimères d’albâtre, recueil de quatorze textes centrés autour de la figure vampirique.  Malheureusement, je fut déçue sur ce point. Le style gothico-romantique (au sens du genre littéraire du XIXe pour ce dernier) de la novella a disparu au profit d’un style plus direct, plus simple, mais parfois maladroit.

Concernant les textes, je les ai trouvé inégaux. Je me suis régalée avec Slasher in the night, parodie réjouissante des films d’horreur de série B (voire Z), j’ai souri face aux déboires de ce vampire dépassé par les progrès de la civilisation et qui espère trouver de quoi se sustenter via les sites de rencontres (Vampire cherche victime désespérément). La mélancolie est fort présente aussi, témoignant soit de la solitude ou des contraintes inhérentes à la condition de vampire, comme avec cette prêtresse du soleil japonais qui aspire à contempler de nouveau l’astre tant révéré (Un amour interdit), soit de ces humains qui s’attachent à ces tristes figures de la nuit (Seconde chance, Lettre d’aveux). Je suis en revanche restée insensible à Motif de sang, qui ressemble plus à un bout de texte resté non développé, ou encore à La proie et le chasseur, trop prévisible.

Mais il faut reconnaître que c’est tout un panel qui nous est présenté là, si bien que la répétition de la figure vampirique ne semble pas lourde.  Et si la plume de l’auteur est parfois encore empreinte de maladresses, les émotions qu’il transmet via la plupart de ses textes sont elles bien visibles. On passe du rire aux larmes, du frisson à la mélancolie. Dommage que l’ensemble soit truffé de coquilles…

A recommander particulièrement aux amateurs de vampires, qui trouveront là quatorze nouvelles variées centrées autour de leur créature préférée.

Le grain de sable

Les éditions Cauchemars ont récemment fermé leurs portes.

Gramophone

Le gémissement du vent, la nuit, et le battement des volets sur le mur. Mêlé d’un cri d’outre-tombe à glacer le sang.

Sur le mur

Cette illustration de Cécile Guillot, qui rappelle plusieurs personnages solitaires du recueil.

Dans la même veine

Si ce recueil vous a plu, vous apprécierez également Les Anges de l’ombre de Malaïka Macumi (Le Petit Caveau, 2011), La solitude du vampire et Les cent ans de Dracula (dirigés par Barbara Sadoul, Librio, 2003), ainsi que Vampires (dirigé par Estelle Valls de Gomis, Glyphe, 2008).

A propos de Stéphane Soutoul

Stéphane Soutoul est né en 1977 et s’est très tôt passionné pour ce qui relevait de l’imaginaire, en particulier pour la figure du vampire. Il a fini par prendre la plume pour produire ses propres récits. On a pu le lire dans les anthologies Or et sang (Le Petit Caveau, 2009), Sorcières et sortilèges (Les Enfants de Walpurgis, 2010) et dans le webzine Le Royaume des fées. Un premier roman, Le Mal en la demeure, est paru aux éditions du Petit caveau en 2010.

Références

Editions Cauchemars, 2011, 311 pages.

Liens