Lydie Blaizot – Autour de Londres

Nouvelles vampiriques humoristiques

Couverture de "Autour de Londres" de Lydie Blaizot

Note :
4/5
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L’argument

Deux vampires aux caractères bien différents se voient contraints de faire équipe pour en former un nouveau-né (Les trois mousquetaires), un vampire au grand coeur décide d’aider une mère veuve menacée par un usurier (Piccolo), un autre rêve de changer l’organisation vampirique londonienne malgré sa stupidité flagrante (Le boulet), une jeune femme récemment devenue vampire cherche un moyen de se nourrir sans tuer (Fatum)… huit nouvelles vampiriques se déroulant dans un même univers, celui de l’Angleterre des XVIIIe et XIXe siècles.

ça commence comme ça

La terreur des Hautes Terres

Village de Wythed, Derbshire, 245 kilomètres au Nord-Ouest de Londre, mardi 14 avril 1795.

L’hiver avait décidé de jouer les prolongations. L’atmosphère, déjà froide et sèche, était agrémentée d’un vent glacial venu de l’Est qui donnait envie d’aller se pelotonner devant un bon feu. Même le soleil, éclatant sur fond de ciel bleu, ne parvenait pas à réchauffer l’air ambiant et peinait à sublimer la glace formée durant la nuit. Pourtant, Robert Newburn ne semblait pas dérangé outre mesure par cette météo peu clémente. Le jeune homme, en pantalon et chemise de lin, marchait pieds nus sur le sentier qui menait au village.

Avis personnel

La plume à la fois humoristique et sérieuse de Lydie Blaizot m’avait enchantée dans son roman La Maison de Londres. Et non seulement on retrouve ce style incisif, très maîtrisé et avec une pointe d’ironie dans ce recueil de nouvelles, mais on rencontre également de nouveau les personnages principaux du roman.

Que les lecteurs n’ayant pas eu l’occasion de lire La Maison de Londres se rassurent : Autour de Londres, s’il se déroule dans le même univers et met parfois en action des personnages déjà rencontrés, situe son action avant celle du roman. Les connaisseurs de cet univers seront donc ravis de connaître l’origine de leur trio de vampires préféré et les nouveaux venus ne seront pas mis de côté, de ce fait.

Huit nouvelles donc. Huit textes qui forment un véritable régal. De par la plume de l’auteur, déjà, comme je l’ai mentionné au début de cet avis. Et de par le fond également. On suit avec grande attention, rire, crainte parfois, les aventures des vampires londoniens. Le décor est campé avec grande précision. Les vampires maladroits mais si sûrs de leurs actions abondent, provoquant le rire, d’autres, liés aux êtres humains, sont attachants. Ainsi, le personnage principal du Clown, appartenant au monde du cirque, va aider la police locale dans une enquête grâce à ses capacités spéciales pour que sa troupe ne soit pas, une fois de plus, première accusée dans l’affaire. Fatum et sa vampire incapable de se nourrir fait sourire tout en suscitant la compassion. Pas facile de se résoudre à se nourrir de sang humain…

De l’humour donc, oui, mais Lydie Blaizot n’oublie  pas de jouer aussi sur d’autres fibres émotionnelles et c’est ce qui fait de ce recueil une réussite aussi bonne que le roman précédent. Un auteur à suivre !

Le grain de sable

Les illustrations de l’ouvrage sont signées de l’auteur et sont des portraits des personnages croisés au gré des nouvelles.

Gramophone

De la musique classique enlevée, telle la Danse macabre de Saint Saëns ou encore le Rigoletto de Verdi, pour accompagner les aventures de nos vampires.

Sur le mur

Une carte détaillée de Londres.

Dans la même veine

Outre La Maison de Londres du même auteur (Le Petit Caveau, 2010), je vous recommande la lecture des nouvelles La Petite fille qui mordait ses poupées de Gudule et Espèce en voie de disparition de Niel Straum, toutes situées dans l’anthologie La solitude du vampire dirigée par Barbara Sadoul (Librio, 2003). Egalement, la lecture de Du sang! de Fredric Brown, texte aussi court que délectable contenu dans l’anthologie La Dimension fantastique 3 (dirigée par Barbara Sadoul, Librio, 2006).

A propos de Lydie Blaizot

Née en 1973, Lydie Blaizot s’est très tôt intéressée aux genres de l’Imaginaire. Après avoir caressé le rêve de devenir professeur d’histoire médiévale, elle est actuellement conseillère municipale et en recherche d’emploi. Elle a pris la plume sous l’impulsion de son mari. Son écriture porte l’influence de ses auteurs favoris, Pratchett et Blaylock. Après la parution d’un premier roman aux éditions du Petit Caveau en 2010, La Maison de Londres, elle a publié un autre roman, Le Facteur 119 (Voy'[el], 2011) mêlant science-fiction et policier.

Références

Editions Le Petit Caveau, 196 pages, 2011.

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