L’argument
Cette anthologie de vingt nouvelles met en lumière la femme et ses aspects envoûtants, mystérieux et amoureux. Si la majorité des auteurs sont contemporains, l’anthologie se conclut avec cinq textes des 17ème et 19ème siècles.
Ça commence comme ça
C’est un corps étendu, c’est une mort enfin venue. Elle est si pâle, absente, déjà loin. Sa peau a l’éclat nacré de la perle, ses yeux entrouverts sont des émeraudes, sa poitrine est de grenat et son front est nimbé de la lumière bleutée du saphir unique. Elle est emprisonnée à jamais, elle est devenue un joyau dans un diamant de glace. Il l’a voulue, l’a obtenue un bref instant et l’a offerte à l’éternel.
« Précieuse Icône » (Carole Grangier)
Avis personnel
La pochette ainsi que la quatrième de couverture et la préface définissent une idée du contenu. Mais en réalité, l’anthologie est très variée et aborde, selon moi, les femmes de façon plus générale qu’elle n’y entend. Bien sûr, il y a des thèmes récurrents, comme l’amour, la vengeance et les bijoux, mais hélas, ils sont souvent abordés de façon prévisible. Je pense notamment au thème des bijoux ensorcelés, trop souvent rencontré et sans grande originalité.
Mais l’anthologie contient néanmoins quelques petites perles où l’imagination des auteurs est allée jusqu’au bout et offrent des textes vraiment originaux. Parmi elles, je citerais Le jour de la belladone de Justine Niogret. Gothique au possible, il met en scène une fillette, icône fêtée lors d’une cérémonie faite de rites cruels. L’auteure est vraiment allée au bout de la noirceur engendrée, jusqu’à la fin. Je citerais aussi La princesse aux lys rouges de Jean Lorrain. Pleine d’étrangeté, cette nouvelle à l’accent romantique, illustre une princesse un peu sorcière aux rites nocturnes emprunts de poésie.
Les dames baroques est donc une anthologie très variée où il n’y a pas que des femmes baroques, mais des femmes tout court. Des textes de qualité très inégale, ce qui nous permet toutes fois de trouver des perles d’imagination.
Le grain de sable
Estelle Valls de Gomis et l’éditeur ont hésité entre deux couvertures. On peut les voir sur le blog d’Estelle Valls de Gomis.
Gramophone
Un disque de Dargaard ou de The Birthday Massacre.
Sur le mur
Une bague ancienne
Dans la même veine
Puisque les bijoux sont bien présents, je dirais le n°15 d’Emblèmes des éditions de l’Oxymore intitulé Trésors, aussi dirigé par Estelle Valls de Gomis.
Références
- Dirigé par Estelle Valls de Gomis
- Préface de Charlotte Bousquet
- Éditions du Riez, collection Brumes Étranges, 2010, 302 pages.
- Couverture de Natalia Pierandrei
Cette antho me tente beaucoup ! Entre la couverture (sublime) de Natalia Pierandrei, le thème, les auteurs au sommaire… Je me pourlèche les babines d’avance !! Merci pour ta chronique !
Il me semble que le texte de Niogret était déjà paru dans son recueil « Et toujours le bruit de l’orage », mais comme il est désormais introuvable et que je l’avais trouvé très bon, c’est bien qu’il ait une nouvelle vie. J’avoue être très curieuse aussi de découvrir le texte d’Armand Cabasson, j’aime tellement sa plume!
Elle me tente également! En tant que nanas, une antho sur les femmes, on se doit de vérifier qu’on n’a pas écrit n’importe quoi sur nous… On aurait même dû nous l’offrir le 8 mars… quittes à ce qu’il y ait une journée de la femme, faudrait au moins que ça serve à quelque chose, hé hé (comment ça, je suis mercantile?)…
A part ça, je rejoins Lullaby pour dire que « Armaaaand! ». Et quelques autres aussi, mais surtout Armand Cabasson. :D Il faut que je lise tout ça un de ces jours.
Merci pour la chronique, Carine!
Merci pour vos commentaires ! Mais attention, c’est pas une antho représentative de la femme, heureusement ! Oui, la nouvelle d’Armand Cabasson m’a bien plu, assez sombre. Pour la nouvelle de Justine Niogret, pas moyen de savoir dans l’anthologie, y’a rien de précisé sur les textes.
Je l’ai finalement lu, et, tout comme toi, il m’a rappelé l’emblème « Trésors ». Je dois admettre que si toutes les nouvelles ne sont pas originales, il n’y en a pas une seule dont la lecture a été laborieuse. Elles se laissent toutes lire avec plaisir. Je te rejoins sur « Le jour de la Belladone ». J’ai globalement bien aimé les « dames » présentées.
Sauf peut-être celle de Sire Cédric, « La succube » -en même temps tout est dans le nom- mais je ne peux pas lui reprocher, c’est juste que moi, la sodomie, dès 8h du matin… Pourtant je le sais: SIre Cédric, ça se lit plutôt en nocturne et bien détendu.
Ce détail mis à part, je l’ai lu d’une traite.
Hello Noranout, merci pour ton commentaire. Tant mieux si l’anthologie t’a plu ! Pour moi, disons que ce n’était pas laborieux mais souvent très prévisible et du coup, ennuyeux… Pour Sire Cédric, effectivement :) !
Enfin lue ! Et, comme toi, mon avis est mitigé. Des textes m’ont beaucoup plu, d’autres, avec la récurrence des bijoux maudits, m’ont trop rappelé l’anthologie Trésors – et en-deçà de cette dernière, excellente. Beaucoup de textes m’ont plu mais sans m’emporter ni laisser de trace marquante après. Quant à Sire Cédric, je n’adhère décidément pas à ses écrits.